Invité de l’émission « France Europe Express », dimanche 13 mai, François Hollande a plaidé pour la formation d’un « grand parti de la gauche ». « Les radicaux de gauche, les amis de Jean-Pierre Chevènement y sont prêts, et nous allons le faire avec tous ceux qui le voudront », a expliqué le premier secrétaire du Parti socialiste. M. Hollande a indiqué vouloir s’atteler à ce projet « après les élections législatives ».
Après ces échéances, « il y aura des assises qui permettront de refonder un grand parti de la gauche ». Et d’expliquer : « On ne peut pas avoir un grand Parti socialiste » avec « des petites forces, des satellites autour de lui ». « La droite a su le faire » en créant l’UMP, a observé le numéro un socialiste.
« ON VA PRENDRE TOUT L’ESPACE »
Quel serait l’espace politique de la nouvelle formation ? « Tout l’espace qui va de la gauche, sans aller jusqu’à l’extrême gauche, jusqu’au centre gauche ou au centre », a affirmé M. Hollande. Selon lui, « on ne va pas sous-traiter, ni à une gauche radicale qui n’existe plus, ni à un centre qui, lui, existe. On va prendre tout l’espace ».
« Il faut que nous fassions l’effort, les socialistes, de dire ‘maintenant nous allons discuter’ (…), mais il faut le faire sur une ligne politique », a-t-il insisté. A ses yeux, cette « ligne » ne saurait être sociale-démocrate, comme le propose Dominique Strauss-Kahn. La social-démocratie est « un modèle assez vieillissant, c’est un vocabulaire qu’on utilisait dans les années 70 ou 80 », a-t-il dit. Quant au « social-libéralisme », il « est peut-être déjà passé de mode ». « Il faut inventer », a lancé M. Hollande.
Interrogé sur le nom de ce futur parti, M. Hollande a répondu : « Cela ne troublerait pas de s’appeler ‘la Gauche’, c’est même plutôt un honneur. »