L’espérance au poker

Publié le : 01 décembre 20205 mins de lecture

Le poker est un jeu de hasard. On est jamais à l’abri d’un coup de malchance (ou de chance). Cependant on dis souvent que les bons joueurs gagnent sur le long terme et vice versa. Pourquoi?

C’est à cause de l’espérance. L’espérance est le profit que vous gagnez statistiquement sur une mise. Par exemple, supposons qu’on tire à pile ou face. Si c’est face, je vous donne 100$. Si c’est pile, vous me donnez 1$. Théoriquement, devez-vous parier (en supposant qu’il n’y a pas d’entourloupettes – les chances sont égales) ?

Evidemment, vous devez parier. Il y a 50% de chance que ça soit face, ce qui veut dire que vous gagnerez 100$. Donc, votre gain attendu est de 50$ (0.50 x 100$). Si c’est pile, vous perdez 1$. Donc, votre perte anticipée est de 0.50$ (0.50 x 1$). Votre espérance est égale au gain moins les pertes. Donc, l’espérance est de 49.50$

Bien sur, vous ne gagnerez pas 49.50$. Vous gagnerez 100$ ou vous perdrez 1$. Par contre, vous devez considérer le pari comme « gagner » 49.50$. La chance influence le court terme, mais au long terme, les résultats seront très proches des espérances. Si on répétait le pari un million de fois, votre bénéfice serait très proche de 49.5$ million.

Donc, comment est-ce que la théorie marche dans la pratique ? La chose la plus évidente est la théorie de la cote du pot (la cote du pot, la cote implicite, la cote implicite inverse, etc.). L’idée de la théorie de la cote du pot est qu’il ne faut que essayer de tirer la meilleure main (quand vous vous attendez à un bénéfice en tirant).

Par exemple : votre main = As de trèfle et dix de trèfle, le flop = 7 de trèfle, 8 de trèfle et 2 de cœur.

Il y a 8 joueurs contribuant au pot et vous êtes le petit blind (la première personne à miser). Vous suivez, et le gros blind relance. Trois joueurs suivent. Est-ce qu’il faut suivre ?

Non, il faut relancer ! Pourquoi ? Vous avez 35% de chance de tirer une couleur au tournant ou à la rivière. Si vous frappez, vous allez probablement gagner le pot. Si vous relancez, 4 joueurs vous suivront, ce qui veut dire que vous n’allez contribuer que 20% des sommes supplémentaires ajoutées au pot. Donc, si c’était une partie à 1-2$, votre espérance serait de 1,5$ (35% x 10$ – 2$).

En plus cette exemple n’est pas parfait. L’espérance ne considère que le tirage à la couleur. Vous avez aussi des surcartes, ce qui veut dire que vous pouvez facilement gagner si un Dix ou un As est retourné. Par contre, il existe aussi la possibilité que quelqu’un tire une main pleine, donc il faut soustraire. Quelqu’un pourrait relancer après vous et éliminer des adversaires, ce qui réduirait votre bénéfice attendu. Tout de même, j’espère que cet exemple a pu expliquer en partie plusieurs raisons pour lesquelles certaines décisions tactiques sophistiquées son prises.

Bluffer et suivre les bluffs dépendent de l’espérance. Quand vous bluffez, vous devez estimer vos chances de succès. Cette chance devrait être positive et pas négative. Par exemple, si le pot est de 100$ et je bluffe 50$, il faut que j’ai au moins 33% de chance de gagner. La raison : il faut que je gagne une fois sur trois pour que ça en vaille la peine (33% x 150$ = 50$).

L’espérance aide à distinguer entre les grosses erreurs et les petites erreurs. Les grosses erreurs arrivent quand un joueur prend une décision avec une grosse perte attendue tandis qu’une petite erreur arrive quand on abandonne un petit pourcentage de l’espérance.

L’espérance est une autre raison pour laquelle vous ne devez jamais faire de partie trop chère pour vous. Si vous avez peur, vous aurez tendance à vous arrêter dès que vous aurez un petit avantage. Vous abandonnerez un gros pourcentage d’espérance de temps en temps, ce qui vous transformera en perdant.

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