Triste visage politique

La France nous à montré aujourd'hui un triste visage. Même si il y a un second tours, ne l'oublions pas, la (très) grave défaite du réformisme est à craindre. La vague bleue n'épargne personne. Cinq semaines après avoir porté Nicolas Sarkozy à la présidence de la République, les Français ont décidé de lui donner une majorité massive pour gouverner, comme ils l'avaient fait pour François Mitterrand après la dissolution consécutive à son élection du 10 mai 1981.

Ainsi la droite a raflé 109 circonscriptions au premier tour, contre une seule à la gauche. Parmi les élus figurent 7 ministres du gouvernement, dont François Fillon. Les diverses projections accordent de 380 à 470 députés sur 577. Détaxation des heures supplémentaires, peines planchers pour les délinquants multirécidivistes, traité simplifié sur l'Europe, Sarkozy a fait mine de"sauter" l'étape des législatives pour mener immédiatement et de front toutes les réformes annoncées. Rien n'est dit sur ce qui se passera si le "choc économique et fiscal" prôné par le président ne produit pas ses effets vertueux. Mais pour l'heure, les Français veulent y croire, comme en témoignent l'état de grâce dont bénéficie le locataire de l'Elysée et le résultat du premier tour des législatives. Mais le véritable problème c'est qu'un grand nombre de français qui ne croient pas aux propositions de Sarkozy (47% il y a seulement un mois) ne ce sont pas déplacé pour voter. Nottament les jeunes qui se sont inscrits pour la première fois sur les listes électorales cette année et qui ont majoritairement voté pour elle le 6 mai. Ces jeunes là doivent comprendre l'importance d'avoir un équilibre dans les forces de la république. Comme à dis François Hollande, "Il y a des majorités écrasantes qui écrasent". Il faut que tout les français à sensibilité de gauches comprennent que c'est nous tous qui allons payer la note, nous tous qui allons prendre le bouclier fiscal, le contrat unique de travail, les franchises médicales... Ce ne sont pas les députés socialistes non élu qui souffriront le plus! Les triangulaires ne voleront pas a notre secours cette fois ci : leur nombre sera au maximum de douze. Il fallait recueillir 21 % des suffrages pour obtenir 12,5 % des inscrits et avoir le droit de se maintenir au second tour. Un sursaut de participation ne saurait pas à lui seul renverser la tendance. Avec une vague bleue annoncée, un Sénat structurellement à droite et des milieux d'affaires favorables, Nicolas Sarkozy s'apprête donc à concentrer entre ses mains plus de pouvoir que jamais. Quand a Bayrou, comme à dis François Hollande, "à force de ne pas choisir, les électeurs ne vous choisissent pas." Qu'il veuille "casser le jeu" ça se comprend. Mais là, sa posture ressemble plus à de l'autisme qu'a une véritable position politique. Remarquons aussi ce petit graphique (merci versac) qui présente la distortion induite par le suffrage uninominal à deux tours. L'estimation du nombre de sièges est une moyenne des moyennes des fourchettes de France 2 et TF1.

difference voixsiegesn doit absolument réfléchir à un changement instutitionelle. Une "dose de proportionelle" ne suffira pas! Même si la proportionelle intégrale n'est pas forcément la meilleur solution, la prochaine fois on devra avoir une vrais proposition :

chiffré!

Et pour finir, parlons de cette grande "refondation de la gauche" qui va être plus que jamais nécessaire dans notre pays. Elle risque d'être longue (on a 5 ans pour la faire mais on doit être prêt en 2012) et douloureuse. Mais tellement enrichissante. Je suis ravis de faire partis du PS et des MJS aujourd'hui. C'est aujourd'hui que ma place sera la plus intéréssante, au coeur d'un combat politique qui déssinera peut être la gauche française (voire plus) du 21ème siecle.

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